Hélène
de
Troie
La beauté d'Hélène et un modèle féminin antique
La beauté d'Hélène de Troie
Hélène est la fille de Zeus et de Léda, femme du roi de Sparte, ainsi que la sœur de Clytemnestre et des Dioscures Castor et Pollux. Elle est également l'épouse du roi de Sparte, Ménélas.
Hélène est considérée comme étant la plus belle femme mortelle au monde par Aphrodite lors d’un défi opposant la déesse à Héra et à Athéna. Elle se fit donc enlever par Pâris, ce qui causa la Guerre de Troie, et ils s’unirent sur l’Île Cranaé située au Sud de la Laconie.
De retour à Sparte après la Guerre de Troie, Hélène eut de nombreux prétendants attirés par sa beauté ainsi que par la richesse du royaume de Sparte. Tous les princes de Grèce se présentèrent, tous sauf Achille dont on ne connaît la raison.
Mais son enlèvement par Pâris n’est pas le premier dont Hélène a été la victime. En effet, à ses 12 ans mais déjà épouse de Ménélas, elle se fit enlever par Thésée, héros athénien séduit par sa beauté, et se fit emmener à Athènes. Elle aurait donné naissance à une fille de l’Athénien nommée Iphigénie, à Argos.
Enlèvement d'Hélène
Musée du Latran, Rome.
Il est dit d’Hélène dans L’Iliade d’Homère qu’ « Elle ressemble trop terriblement aux déesses immortelles » (III, 156-158).
Isocrate nous démontre également dans son Eloge d’Hélène que « Zeus la pourvut d’une beauté propre à attirer tous les regards et à susciter toutes les rivalités » (X, §17).
Le philosophe et écrivain Dion de Pruse nous rapporte que Stésichore a blâmée Hélène et est devenu aveugle. Il recouvre cependant la vue après l'avoir louée.
Euripide nous annonce au cours d’un monologue d’Hélène dans son Hélène que la beauté de la femme de Ménélas n’est qu’un nom pour lequel se battent les Hommes ainsi qu’ « un fantôme vivant et aérien, formé à ma ressemblance » pour Pâris (§30).
Vrais textes grecs
Homère, L'Iliade, III, 156-158 :
Οὐ νέμεσις Τρῶας καὶ ἐϋκνήμιδας Ἀχαιοὺς
τοιῇδ᾽ ἀμφὶ γυναικὶ πολὺν χρόνον ἄλγεα πάσχειν·
αἰνῶς ἀθανάτῃσι θεῇς εἰς ὦπα ἔοικεν·
ἀλλὰ καὶ ὧς τοίη περ ἐοῦσ᾽ ἐν νηυσὶ νεέσθω,
μηδ᾽ ἡμῖν τεκέεσσί τ᾽ ὀπίσσω πῆμα λίποιτο
Isocrate, Eloge d'Hélène, X, §17 :
[17] Εἰδὼς δὲ τὰς ἐπιφανείας καὶ τὰς λαμπρότητας οὐκ ἐκ τῆς ἡσυχίας, ἀλλ' ἐκ τῶν πολέμων καὶ τῶν ἀγώνων γιγνομένας, βουλόμενος αὐτῶν μὴ μόνον τὰ σώματ' εἰς θεοὺς ἀναγαγεῖν ἀλλὰ καὶ τὰς δόξας ἀειμνήστους καταλιπεῖν, τοῦ μὲν ἐπίπονον καὶ φιλοκίνδυνον τὸν βίον κατέστησε, τῆς δὲ περίβλεπτον καὶ περιμάχητον τὴν φύσιν ἐποίησεν.
Euripide, Hélène, §30 :
[30] [...] ἀλλ' ὁμοιώσασ' ἐμοὶ
εἴδωλον ἔμπνουν οὐρανοῦ ξυνθεῖσ' ἄπο
Hélène de Troie, un modèle féminin antique
Hélène n'est pas uniquement une héroïne mythologique grecque mais également un modèle et un symbole. En effet, Hélène recevait des sacrifices en son honneur. Nous savons aussi que les jeunes filles et jeunes mères lui demandaient la beauté pour leurs enfants à venir lors de prières.
De plus, au temps de l'orateur Isocrate il est dit qu'elle était célébrée par les Hélénia ou Hélénies, fêtes lacédémoniennes durant lesquelles des jeunes filles montaient sur des mules ou des chariots formés de roseaux.
En ce qui concerne l'époque moderne, Hélène de Troie reste un modèle antique pour tous : elle fait partie des 1038 femmes représentées dans une installation artistique nommée The Dinner Party et créée par Judy Chicago entre 1974 et 1979. Elle se situe actuellement au Brooklyn Museum à New-York, Etats-Unis. Hélène n'y apparaît pas directement mais est cependant associée au couvert de Sophie, une déesse représentant la sagesse, situé entre celui des Amazones et celui de la déesse serpent.
Enfin, Hélène de Troie est tout simplement le modèle et symbole féminin antique.
The Dinner Party
Couvert de la déesse Sophie et d'Hélène de Troie.
Sixième couvert de l'aile 1.

